
Titre Original : FHAR - Rapport contre la normalité
Auteur principal: FHAR
Autres Auteurs:
Editeur: Ivrea
Relié: 23 avril 1971
ISBN: ISBN 978-2-908050-837
Licence:
Langues: Français
Pages: 132
Genre: Rapport,
Note: ce volume a été reproduit au plus près possible de l’original (format, pagination) avec l’aimable autorisation des éd. Ivrea, successeur des éd. Champ libre pour ce titre, troisième de la collection Symptôme, et des ayants droit.
Résumé:
Brisant le mur du silence et de la honte, les homosexuels révolutionnaires disent leur rage contre la société qui fait d’eux un «fléau social». Dans ces textes incisifs et violents, où se lit la double influence des féministes et des situationnistes, ils dénoncent les «hétéro-flics».
Ils s’en prennent par exemple aux normes médicales, aux «docteurs en saloperies, psychiatres flics, psychanalystes racistes et autres chiens de garde édentés».
Mais le Rapport contre la normalité frappe surtout par sa violence à l’égard de la gauche. Au premier rang des hétéros-flics se trouvent ses militants, qu’ils soient du Parti communiste ou des groupes révolutionnaires trotskistes, maoïstes, etc. La majorité des textes s’adresse à «ceux qui se croient normaux» et qui empêchent les homosexuels de s’exprimer. Ceux qui, dans le meilleur des cas, font des luttes de libération homosexuelle une «lutte secondaire» par rapport à la lutte des classes, ou, au pire, cassent la gueule des homosexuels de leurs groupes.
«Les idéologies et les bureaucraties (staliniennes ou gauchistes) on s’en fout», affirment les membres du FHAR. Avant de décréter, en guise de conclusion : «quant à ceux qui continuent de prétendre parler et décider au nom et à la place de la classe ouvrière, qu’ils crèvent» !
Une « conception homosexuelle du monde »
Les manifestations très agressives autour du « mariage pour tous » auront révélé la profonde homophobie d’une bonne partie de la population française.
L’assez nette distribution des partis politiques concernant ce projet de loi a remis en évidence une relation très forte entre sexualité et politique.
En 1971, cette évidence n’en était pas une. Il faut imaginer une France beaucoup plus archaïque dans ce domaine, beaucoup plus homogène et moins diversifiée dans la représentation qu’on lui impose et qu’elle se doit de donner d’elle-même.
Mai 68 fut l’expression d’un refus collectif de cette paralysie organisée de l’imagination : cette société était plus diverse qu’on ne le lui donnait à penser.
Très vite, des voix féministes puis homosexuelles se lèvent pour ne pas laisser la réalisation de leur espoir de libération (la Révolution) aux seuls hommes hétérosexuels.
C’est le cas du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire dont voici le manifeste très inspiré par le mouvement « provocateur » de l’Internationale situationniste créé par Guy Debord. Ce mouvement proposait une stratégie qui avait tout pour plaire aux futurs gays exacerbés : interventions spectaculaires, détournement d’œuvres artistiques, souvent érotiques, politisation générale et inversions épistémologiques. On retrouvera la même veine dans les six numéros de la revue Le Fléau social (1972-1974) dirigée par Alain Fleig (groupe 5 du FHAR) ainsi que dans celui de la revue Recherches de mars 1973 intitulé « Trois Milliards de Pervers — Grande encyclopédie des Homosexualités ».

Patrick Cardon (FHAR d’Aix-en-Provence)
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